De son état, le jeune Artigalas est taxidermiste. De nature, il est un grand solitaire : lorsqu'il n'empaille pas des cadavres d'animaux plus ou moins familiers, il regarde de sa fenêtre passer le boulevard périphérique. Quand Suzanna Underwood, séduisante intermédiaire d'une bande de trafiquants internationaux, lui apporte la dépouille de son chat Pharaon, Artigalas perçoit immédiatement qu'il tient là l'œuvre de sa vie. Mais il ne s'agit pas que d'art, dans leur marché : si la commanditaire est accorte, ses complices sont de drôles de pistolets et ses arrière-pensées rien moins qu'innocentes. Violemment, Artigalas s'émancipera. Il sera devenu très riche. On le retrouvera noyé dans le flux du périphérique, avec un chat naturalisé sous le bras, un meurtre sur le dos, deux tueurs à ses basques et une femme dans le cœur. Il tournera longtemps. Il verra autour de lui toute sa vie se dissoudre. Il deviendra très pauvre. Un jour, il faudra bien que cela s'arrête.