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Les chanoines vermeils et brillants de santé S'engraissent d'une longue et sainte oisiveté Sans sortir de leur lit plus doux que des hermines Ces pieux fainéants faisaient chanter matines Veillaient à bien dîner, et laissaient en leur lieu à des chantres gagés le soin de louer Dieu Le poème "héroï-comique" de Nicolas Boileau, Le Lutrin (1683), dépeint la vie canoniale de son époque sous un jour peu glorieux.
à travers l'Ancien Régime, les compagnies capitulaires sont l'objet tantôt de la gouaille, tantôt de la jalousie, ces sentiments mêlés qui visent d'ordinaire les institutions privilégiées, fastueuses et puissantes. La cathédrale Notre-Dame de Tournai, dans la seconde moitié du 18e siècle, connaît une période de fastes et de splendeurs, avant le brutal effondrement de l'Ancien Régime et sa suppression en novembre 1797.
La plus illustre des églises "belgiques" recrute principalement dans l'aristocratie. Elle compte parmi ses membres plusieurs gloires littéraires, dont Octavien de Guasco, l'ami de Montesquieu, et le philosophe Corneille-François de Nelis. Par quelques particularismes, elle se trouve placée sous protection "spéciale" des souverains. Ses membres jouissent du privilège insigne de se vêtir en violet d'évêque ; en 1753, Marie-Thérèse y joint la concession d'une croix d'émail, qu'ils portent fièrement sur l'aumusse d'hermine.
Comment s'y organise la vie canoniale ? La compagnie est-elle engoncée dans les vanités et la "sainte oisiveté" ? Le présent volume se compose de trois études, consacrées aux revenus et devoirs des chanoines, aux modes de recrutement et à la discipline capitulaire. La seconde partie, le dictionnaire prosopographique, comporte une notice pour chacun des septante-trois chanoines qui se sont succédé les trente dernières années du 18e siècle.
Un second volume est prévu.