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Empruntant à la théorie post-coloniale, cette analyse vise à déconstruire le stéréotype du pied-noir pour dégager des pistes de lectures qui dépassent les clivages historiques en vue de mieux saisir ce qui semble être au coeur de la problématique : l'hybridité identitaire. C'est dans cet entre-deux entre colonisé et colonisateur, mer et patrie, histoire et Histoire que les jalons d'une réconciliation du soi et de l'autre se posent.
Ainsi, grâce à une réflexion sur la mémoire assortie d'une perspective camusienne de l'universel et d'une relecture sémiotique de l'image, le pied-noir émerge moins comme l'otage de la mission civilisatrice de la France et davantage comme une multiplicité d'identités fluides à la Deleuze, au croisement de la mémoire et de l'exil. Contrairement aux études traditionnelles qui tendent à cerner le pied-noir dans le rapport incestueux qu'il entretient entre métro-pole et colonie et qui le réduisent au contexte caduque de la guerre d'Algérie, ce volume propose une analyse interdisciplinaire de l'identité pied-noir visant à en explorer la pluralité à travers ses représentations graphiques, littéraires et cinématiques, que celles-ci émanent ou non d'artistes pieds-noirs.