C'est à cette question que s'efforcent de répondre un haut responsable de la marine et un journaliste du Monde, spécialiste de la défense. Les auteurs rappellent ce qu'est la marine française depuis la fin des guerres coloniales et se projettent sur ce qu'elle devrait devenir à l'horizon 2040, dans le contexte de la mondialisation. Les rapports de force instaurés entre les Etats fragiles, instables ou puissants, les organisations internationales et les mouvements non étatiques (à commencer par les réseaux terroristes) entraînent une sorte de retour de chaque nation sur elle-même.
Mais ce n'est là qu'une apparence. En réalité, la mondialisation se nourrit d'échanges à travers la planète. C'est ce qui redonne tout son sens géostratégique à l'espace maritime, à son contrôle et à sa surveillance. La marine a vocation de bouclier contre des menaces potentielles de toutes natures que permettent les armes de destruction massive (nucléaires, biochimiques ou radiologiques), contre les trafics de toutes sortes, ou contre la simple (mais dramatique) pollution des rivages.
La France, avec son importante façade côtière et sa zone maritime, l'une des plus étendues du monde, est particulièrement concernée par l'état et le devenir de sa marine.