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Aux Temps modernes, révolution culturelle, avancées scientifiques, mais aussi révolution militaire annoncent une ère nouvelle dans les arts de la guerre. Ce cycle de guerres d'un style nouveau favorise une émigration militaire chez les peuples pauvres ou opprimés alors que les mercenaires, à l'âge de la poudre, ont banni du champ de bataille les chevaliers de l'ost féodal. Les dynasties puissantes, qui prétendent à l'hégémonie en se substituant aux condottieres, font de ces mercenaires des soldats.
Par nécessité, ambition et goût de l'aventure, souvent mêlés, les Corses saisissent cette opportunité. Ils sont recherchés en raison de leurs aptitudes guerrières que les nombreux conflits de l'époque leur donnent l'occasion de démontrer. Les guerres européennes verront donc fleurir un certain nombre de compagnies ou régiments formés souvent quasi exclusivement de Corses venus faire carrière et, de fait, s'illustrer, au point, pour certains, de grimper rapidement dans les échelles militaires ou politiques.
Au XVIIIe siècle, la levée, non sans motivations politiques, du Royal-Corse offre à l'émigration de la misère un exutoire, aux notables corses l'accès à la noblesse de France, aux rebelles poursuivis par Gênes un refuge. Cette politique de ralliement sera poursuivie après 1769 avec la levée de la Légion corse et du régiment de Buttafuoco devenu Provincial de Corse et dévolu au maintien de l'ordre dans l'île.
L'auteur présente ici l'ensemble de ces corps, au regard des événements politiques et militaires qui les ont suscités, depuis Sampiero Corso jusqu'aux débuts de la Révolution française qui verra une étoile insulaire subitement briller dans le ciel européen, ce jeune artilleur du nom de Napoléon Bonaparte.