Vous avez cru à une erreur, ou peut-être à une plaisanterie : erreur sur la personne, sur le personnage, la figure d'un dieu qui ne devrait pas figurer ici. Vous voici donc, ce livre entre les mains, un livre sur le temps, mais orné en couverture d'une photographie représentant ce qui ne peut être qu'une statue d'Atals supportant le poids du monde. Vous vous attendiez sans doute, à telle ou telle image consacré de Father Time, avec sa faux, et voilà que l'on vous livre Atlas, c'est-à-dire la géographie, c'est-à-dire l'espace. Se sera-t-on trompé de sujet, de livre, de volume, justement en transposant en volume ce qui n'en a pas ? Il n'en est rien. Car nos histoires du temps sont invariablement des récits de lieux et des espaces. " Qu'est-ce donc que le temps ? " s'interroge Saint Augustin. " Si personne ne me le demande, je le sais, mais que je veuille l'expliquer à la demande, je ne le sais pas ". Et, surtout, si je veux le représenter, que puis-je faire ? De St. Augustin à Ricoeur, en passant par Bergson, nos philosophes savent que le temps lui-même ne se réduit pas aux traces qu'il peut laisser. Dans la première partie, Le Temps : événement, expérience et théorie(s), il s'agit de poser plusieurs questions fondamentales vis-à-vis de la problématique du temps et de sa représentation, en invoquant, entre autres penseurs, Kant ou Nelson Goodman, Aristote ou Georges Didi-Huberman, Roland Barthes ou encore Michel Henry. Ce sont des phénomènes de représentations de la temporalité qui sont mis en avant dans la deuxième partie, intitulée Plasticité du temps, images de la temporalité. Certes, le temps n'est pas uniquement l'affaire de plasticiens. Dans la troisième partie, Conscience du temps : cultures, identités, croyances, il est question du temps politique et religieux. La dernière section du volume, Histoires, lectures, empreintes, explore les traces du temps chez quelques auteurs britanniques célèbres. Ainsi chez ces auteurs et ces artistes la topographie et le temporel sont-ils irrévocablement mêlés ; chaque ouvrage, chaque pensée, nous donne en effet une chronologie des lieux et un " atlas " du temps.