En cours de chargement...
L'amitié, la parenté, le patronage : autant de relations personnelles de dépendance mobilisées avec efficacité dans l'Europe du xvnr° siècle. A la croisée d'une histoire sociale et culturelle du fait politique, ce livre analyse un mode d'action spécifique, représentatif de la culture politique de la seconde modernité. Ces liaisons avantageuses, qu'un ensemble de pratiques spécifiques permettent d'entretenir, représentent alors un capital social d'autant plus essentiel qu'il est l'une des conditions de l'action politique efficace.
Les principaux acteurs de cet ouvrage sont des ministres des principautés de Brunswick-Lunebourg, de Saxe, de Prusse, de Cologne et de Wolfenbüttel : en observant la manière dont ils utilisaient, dans le cadre de l'action diplomatique, les relations qu'ils avaient su tisser, en Allemagne mais aussi en Europe, ce sont surtout des connexions et des pratiques européennes que ce travail fait apparaître.
L'ouvrage croise ainsi trois objets historiographiques : les relations de dépendance, qui apparaissent dans toute leur importance politique ; le Saint-Empire, dont le fonctionnement n'est pas analysé à partir de son système juridique ou de ses institutions, mais des relations sociales qui le fondent en tant que société politique ; la diplomatie européenne, enfin. Le constat du rôle fondamental, dans l'action diplomatique, des réseaux personnels des ministres, permet de questionner le modèle d'une diplomatie européenne qui serait devenue toujours plus professionnelle et spécialisée au cours des siècles.