DSK, l'anti-candidat - Grand Format

Après Jacques Delors, DSK sera le second président de le République « potentiellement élu » qui ne sera jamais candidat à la Présidence. Les auteurs dressent le portrait de DSK à travers le regard de ceux qui le connaissent. Un intellectuel séducteur, d'une intelligence hors du commun qui « rend les gens intelligents ». Un « esprit généralement lumineux, limpide, capable d'accepter des solutions complexes, de trouver une solution lorsque la réalité ou les postures des hommes montrent qu'il n'y en a pas ».
Dominique est d'abord un cerveau. C'est aussi le portrait d'un ministre qui donne deux mois à ses collaborateurs pour apprendre à jouer aux échecs avant d'entrer à Bercy, qui invente les emplois jeunes et les 35 heures en griffonnant deux/trois équations sur un coin de table et les montre à Jospin, d'un dilettante dont on se méfie mais que l'on appelle pour créer EADS et charmer des Allemands réticents face à son montage financier baroque.
Nous suivrons l'histoire de ce fils d'artiste, de cet enfant protégé qui n'a pas appris à décider, qui ne supporte pas le conflit et qui ne veut jamais choisir pour ne pas avoir à renoncer à quelque chose ou quelqu'un qu'il aime. Un affectif méditerranéen qui fait tout pour être aimé, mais qui ne comprend pas et s'emporte dans le cas contraire. Un homme qui se fâche pas, mais qui oublie les autres sans jamais leur dire pourquoi. Un intellectuel amoureux de la dialectique, de la persuasion, de la séduction.
Un jouisseur qui finit un week-end de travail du FMI à Marrakech en mangeant des kebabs dans les rues de Sarcelles. Un homme qui écoute, silencieux pendant des heures, un ambassadeur lui expliquer les finesses de la diplomatie chinoise avant d'aller ensuite seul arracher le soutien de la Chine à sa candidature au FMI. Car c'est un homme qui a besoin d'argent, de pouvoir et qui vit pour cela. C'est enfin l'histoire d'un homme d'une totale fidélité en politique, entouré d'infidèles, qui fait confiance aux tacticiens et aux truqueurs.
Un indécis mal entouré en politique parce qu'il ne comprend pas la politique. Un orgueilleux trop conscient de sa supériorité. Il a été à l'école des meilleurs, Mitterrand ou Rocard, mais il reste un économiste universitaire, un dilettante un peu perdu dans un monde dont il connaît la cartographie mieux que quiconque mais dont il ne saisit pas les règles. Bref, un anti-candidat que nous verrons jamais à l'Elysée.