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Trop candide pour en vouloir à quiconque, adulé par ses parents, son frère et ses deux soeurs, un coup de veine tombé du ciel sur le puîné de la famille, il développa une aptitude, à la limite de l'arrogance, au bien-être. Manuel pensait, à tort ou à raison, que si sa nature enjouée ne lui permettait de se soumettre à l'enseignement, il s'arrangerait, en prenant des chemins de traverse, parfois se perdre croyant prendre des raccourcis, à apprendre à vivre par lui-même, avec le charme de l'insouciance vivre l'instant, le présent, et advienne que pourra pour demain ! Si sa nature ingénue le poussait naturellement au bonheur de vivre, l'élan évolutif de la vie de sa conscience à trouver la vie belle, il lui arrivait cependant de prendre conscience qu'une tâche aveugle lui cachait la vision qu'il avait de lui.
Un aveuglement, comme un vide se creusait en lui, un vertige devant l'absence du sens de sa vie. Le point de mire trop souvent fixé sur lui, son ego, l'empêchait d'être disponible envers ses proches, à l'écoute de son prochain ou bien à se concentrer sur un jeu de société, son travail en classe, ses devoirs à la maison. Quand cette rêverie diurne le tenait à l'écart de la réalité, il profitait de l'aubaine pour aller se perdre ailleurs, en vacances...