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Lorsqu'en 2008 on lui demande un texte d'introduction pour une exposition, Jean Otth rédige un texte étonnamment autobiographique. Il raconte ses premières émotions visuelles : "Ma fascination était pour ce que j'apercevais très haut, sur les sellettes de bois : des femmes d'argile gris foncé, blanches ou terre de Sienne brûlée selon l'avancement des travaux, se penchaient ou se tordaient pudiquement sur moi, en contre-plongée bienveillante pour le petit garçon que j'étais.
La plupart étaient totalement nues mais d'autres étaient drapées à la manière des pudeurs espagnoles qui exacerbent leur mystère [...]." Véritable anamnèse de son rapport à l'image qui l'aura mené de la peinture à son travail précurseur dans le domaine de la vidéo, ce texte intrique sa vie amoureuse et son dilemme entre représentation et non-représentation, entre image et peinture. "Ce dont je suis sûr, c'est qu'aujourd'hui les images m'ennuient tant que je ne les ai pas partiellement ou totalement cachées", conclut-il dans un ultime geste de pudeur.
Le livre est accompagné d'une sélection de polaroïds de l'artiste qui poursuivent le dialogue entre vie intime et construction d'une image extime.