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Ecrire pour penser. Du récit professionnel à la réflexivité réunit, avec certain·es de leurs formateur·rices, des étudiant·es en formation initiale, devenu·es quelques années plus tard des professionnel·les. Iels sont de fait associé·es autour d'une expérience, celle de l'écriture, la mise sur page d'un récit, pour se former, penser, comprendre, transmettre les faits et gestes, les paroles, posés dans le quotidien d'une rencontre professionnelle.
Ouvrage original, attachant, qui s'est construit lentement, un premier écrivant, un second lisant ce qui s'est écrit et apportant sa contribution, puis un troisième, etc., avec un andata e ritorno incessant, entre celles et ceux qui ont écrit le fragment d'un jour professionnel, puis qui y sont revenu·es après coup une fois, deux fois, trois fois, et dont les écritures ont inspiré les suivant·es. Tuilages, montages pour célébrer, pourrais-je dire, l'écriture en formation, une écriture autre que celle attendue.
Ecriture du quotidien, du banal, des émotions traversées, des sentiments éprouvés, des ambivalences ressenties, des ambiguïtés non perçues, des contradictions apparues. Ecriture déliant ce qui a été vécu. Geste littéraire renouant avec les "je me souviens", nommant la dimension esthétique des actes d'un métier, utilisant la métaphore pour "essayer dire" après avoir "essayer voir", selon la formulation de Georges Didi-Huberman.
Ecriture qui révèle, surprend, étonne. Expérience qui déplace, replace, autorise la fiction pour exprimer ce qui ne se voit pas [...]. Un livre, salutaire, consacré à la pratique du récit, aux ateliers d'écriture qu'une formation persiste à sauvegarder. "Extrait de" Cette écriture aurait dû être une conclusion, elle sera une ouverture " de Mireille Cifali à la fin de l'ouvrage.