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Près de vingt-cinq ans séparent la ruade punk féministe lancée par les riot girls aux Etats-Unis, à la fin du XXe siècle, de la "prière punk" prononcée à Moscou en 2012 par les Pussy Riot. Ce laps de temps aura suffi pour que la révolution grrrl style donne vie à une véritable contre-culture féministe underground, portée par des activistes qui font de la culture populaire un terrain privilégié de la lutte politique.
Cette révolution plus épidémique que violente se propage par contagion, au moyen de la musique, des fanzines, des manifestes... Sa force tient à son hyper-réactivité et à son adaptabilité à des environnements très divers. Patiente, inlassable, elle est voulue et entretenue par un féminisme squatteur de plus en plus inclusif, qui de collectifs en réseaux, de concerts en Ladyfests, explore sans relâche les failles du mainstream pour développer sa théorie radicale de l'action.
Manon Labry retrace ici, sous l'angle des Cultural Studies, la généalogie de ce courant féministe protéiforme, qui a su développer une forme de résistance labile, apte à déjouer les visées d'un système qui cannibalise ses marges pour les asservir.