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L'idéal de la pédagogie moderne, cette inquisition qui veut forcer les derniers retranchements du " mystère " de l'enfance en la psychologisant, ce n'est, au fond, ni l'adaptation ni la formation de tous sur le même modèle, encore moins la répression ouverte : c'est que rien de l'enfant n'échappe à son tuteur. L'œil omniprésent, le panoptique. Alors seulement, de cette surveillance panoptique peuvent bien découler l'uniformité et l'interdiction, mais aussi le plus grand libéralisme.
Car, tant qu'elle subsiste, rien n'est fondamentalement changé. Etre sous le regard, le savoir et ne pouvoir échapper, n'est-ce pas la plus subtile des prisons ? Il n'y a pas de " sexualité de l'enfant ", écrit Schérer Il n'y a pas d'enfant car l'enfant procède de l'homme, il est une création systématique de l'homme. Il ne s'agit pas seulement de retirer ses chaînes à l'enfant, mais il s'agit essentiellement de déconstruire un système où l'enfant est l'illusoire supplément de l'adulte, et de tisser sur les terrains et les corps déblayés une multitude de relations transversales, non pédagogiques.
James, Gombrowicz, Rilke nous en disent plus, le livre de Schérer le prouve assez, que toutes les études sur l'enfance. Et là où " Emile perverti " nous touche le plus, c'est dans son lyrisme exacerbé... son mode d'écriture lui-même est passionnel. Guy Hocquenghem