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En 1829, les Promenades dans Rome, après l'Histoire de la peinture en Italie, la Vie de Rossini et les deux versions de Rome, Naples et Florence, confirment Stendhal en spécialiste ès choses ultramontaines, tout à la fois décrypteur et constructeur d'une italianité qui vire au mythe. Guide, c'est-à-dire forme ouverte, dont Stendhal exploite à fond la souplesse au point de mettre parfois en péril la lisibilité de son texte, les Promenades promeuvent de multiples et contradictoires "façons de voir" la Ville éternelle.
Le regard s'attache à la Rome antique, fondatrice de valeurs en lesquelles le beyliste se reconnaît, à la Rome papale, que Stendhal dénonce tout en s'en amusant, à la patrie des arts qui fait de Rome un musée idéal et le lieu par excellence de la réflexion esthétique. Tout cela simultanément. Expérience singulière de l'espace et du temps, mêlant indissociablement politique, esthétique et érotique, la Rome que balisent les Promenades est tout aussi instable que le texte qui la met en scène.
Les treize études ici réunies sont à leur tour autant de "façons de voir" les Promenades dans Rome. Elles interrogent tout spécialement le dispositif énonciatif de ce guide singulier, examinent la manière dont l'oeil stendhalien organise l'expérience sensible et conçoit la réflexion esthétique, et rendent le texte à sa brûlante actualité de 1829 en un tableau des moeurs romaines où politique et religion sont proprement consubstantielles.