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Dans le monde contemporain, le récit se construit avec des mots, mais aussi avec des images et des signes de toutes sortes. Ses formes semblent infiniment variables, et ses fonctions sont parfois confuses en ce début de XXIe siècle où les médias véhiculent à l'échelle planétaire et en temps réel des informations pléthoriques sur tous types de supports. Dans ce contexte multiple, de nouvelles formes narratives se développent dans la création artistique ; elles s'expriment bien sûr à travers les médiums traditionnels (peinture, dessin, photo, cinéma, vidéo...) mais aussi de plus récents, issus de leurs croisements.
L'installation, et l'exposition elle-même, sont maintenant d'importants vecteurs de récits, tout comme de nouvelles pratiques performatives transdisciplinaires (reenactment, théâtre-performance...). Si la profusion de récits éphémères, fragmentaires, recomposables et formatés conduit maintenant à une préoccupante uniformisation des cultures, le désir de contre-narrations élaborées notamment par les artistes, pourrait tout aussi bien se révéler capable de donner corps à une mondialité fondée sur une nouvelle forme d'humanisme.
Théoriciens et artistes sont associés dans cet ouvrage pour expliciter certains enjeux esthétiques et sociopolitiques de l'utilisation abondante et diversifiée du récit dans ou sur les oeuvres ; les auteurs caractérisent ainsi dans ces dernières de nouvelles temporalités et des relations inédites entre lieu et récit. Globalement, il s'agit de définir la fonction critique actuelle de la narration en art, en commentant l'inventivité des moyens plastiques tout autant que la complexité des relations entre imaginaire fictionnel et perception du réel.