Manhattan, été 1944. Autour de Will, la trentaine, serveur
dans un bar, et de Mike, 19 ans, les deux narrateurs du roman,
gravite toute une constellation d’amis sans le sou, qui errent
dans la chaleur de la ville et font le va-et-vient incessant entre
les appartements des uns et des autres, où s’improvisent des
soirées improbables. Parmi eux il y a surtout Phil, un gamin de
17 ans à la beauté insolente, qui essaie désespérément
d’échapper aux assiduités de Ramsay Allen, dit Al, la
quarantaine un peu pathétique, éperdument amoureux de lui
depuis ses 13 ans.
Partout où va Phil, Al le suit comme son
ombre, jamais découragé par les refus du garçon. Pour lui
échapper, et par goût de l’aventure, Phil accepte la proposition
de son ami Mike : s’embarquer, dès que possible, sur un
navire de la marine marchande. L’objectif est d’arriver en
France, et de filer vers Paris, la ville des poètes et des artistes
qui aura sûrement été libérée d’ici là. Mais le départ tant
attendu est chaque jour reporté pour des retards et tracasseries
administratives ; et le roman suit la longue attente des deux
garçons, leurs errances nocturnes toujours renouvelées, et la
tension qui monte avec Al, constamment pendu aux basques
de Phil.
Alors qu’ils ont un jour enfin trouvé un bateau, ils en
sont congédiés au dernier moment. Dépités, ils retrouvent la
terre ferme, mais, au petit matin, Phil est introuvable. Il
raconte alors à Will puis à Mike que, la veille au soir, excédé
par l’insistance d’Al, dans un accès de folie, il l’a tué d’un
coup de hachette, avant de jeter son corps au bas d’un
immeuble. Le roman se conclut sur la dernière beuverie de
Mike et de Phil, qui s’apprête à solliciter l’aide de son oncle
haut placé, pour qu’il l’aide à échapper à la justice.
Et les
hippopotames ont bouilli vifs dans leurs piscines est le premier
roman de William Burroughs et Jack Kerouac. Ecrit en
collaboration, il se base sur l’histoire vraie d’un de leurs
jeunes amis qui, comme Phil, a tué son prétendant. Kerouac et
Burroughs, dans la peau de leurs avatars Will Dennison et
Mike Ryko, semblent y peaufiner chacun leur style, leur ton,
leurs thèmes de prédilection.
Burroughs en figure paternelle
désabusée, s’occupant de ces jeunes gens irresponsables tout
en s’adonnant à ses penchants pour la morphine, Kerouac en
jeune homme épris d’aventure, au style faussement familier,
en réalité très précis, très écrit. Le charme du roman tient
surtout à l’atmosphère légère et grave à la fois de ce New
York de l’été 44, peuplé de marins, de soldats en transit, de
jeunes gens désoeuvrés, où le temps est suspendu à la fin de la
guerre.
Dans ces personnages encore indéterminés, animés du
désir vague de faire quelque chose, s’embarquer dans une
aventure ou écrire un livre – dans ce goût des beuveries et de
la marginalité, on retrouve la matrice des oeuvres des deux
romanciers de la Beat Generation. Il s’agit d’un document
passionnant, qui montre deux écrivains en devenir et évoque
un entre-deux qui est à la fois la fin d’un monde et le début
d’un autre.
Manhattan, été 1944. Autour de Will, serveur dans un bar, et de Mike, marin dans la marchande, gravite toute une constellation d'amis sans le sou, qui errent dans la chaleur de la ville, font le va-et-vient entre les appartements des uns et des autres et se retrouvent lors d'improbables soirées. Parmi eux, Phillip, un gamin de dix-sept ans à la beauté insolente, et Ramsay Allen, dit Al, la quarantaine un peu pathétique, qui est éperdument amoureux de lui.
Partout où va Phil, Al, jamais découragé par l'indifférence et les refus du garçon, le suit comme son ombre, Pour lui échapper et par goût de l'aventure, Phil accepte la proposition de son ami Mike : s'embarquer, dès que possible, sur un navire de la marine marchande vers Paris, la ville des poètes et des artistes qui aura sûrement été libérée d'ici là. Mais le départ tant attendu est plusieurs fois reporté...
Le premier roman de William Burroughs et de Jack Kerouac raconte une histoire vraie. En 1944, écrivains alors inconnus, ils furent tous deux arrêtés à la suite d'un meurtre : un de leurs amis en avait poignardé un autre puis était venu leur demander conseil, et aucun d'eux n'avait prévenu la police. Dans ces personnages encore indéterminés, animés du vague désir d'écrire ou de s'embarquer, dans ce goût des beuveries et de la marginalité, on reconnaît la matrice des oeuvres de deux grands auteurs de la Beat Generation.
Manhattan, été 1944. Autour de Will, serveur dans un bar, et de Mike, marin dans la marchande, gravite toute une constellation d'amis sans le sou, qui errent dans la chaleur de la ville, font le va-et-vient entre les appartements des uns et des autres et se retrouvent lors d'improbables soirées...
William Burroughs est né en 1914 à Saint-Louis (Missouri). Il
est le petit-fils de l’inventeur de la machine à calculer du
même nom. Après avoir été "l’homme de tous les métiers", il
commença d’écrire à l’âge de trente-cinq ans. Héroïnomane,
homosexuel, amateur d’armes à feu, il fut l’écrivain le plus
original de la "Beat Generation". Il a longtemps été considéré
comme un auteur maudit, avant d’être tenu à partir de 1975
comme un des plus novateurs.
Après avoir longtemps vécu à
Tanger, il retourne en 1974 aux Etats-Unis et meurt en 1997 à
Lawrence (Texas). De lui, les Editions Gallimard ont publié
Le festin nu (Du monde entier, 1964, Folio SF n° 93) et Junky
(Folio n° 4750). Né aux Etats-Unis, Jack Kerouac (1922-
1969), de son vrai nom Jean-Louis Lebris de Kerouac,
descendait d’une famille bretonne émigrée au Canada.
Considéré comme le "Pape des Beatniks", l’errance était pour
lui une règle de vie, le voyage permanent une raison d’être.
Dès 1947, il fut l’un des premiers à traverser les Etats-Unis
d’est en ouest, au long de la mythique "Route 66". C’est le
journal de ce voyage qui deviendra le fameux Sur la route et
assurera la notoriété de l’ensemble de son oeuvre, disponible
en français aux Editions Gallimard.