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Éric Lavanchy ne se contente pas de développer une théorie sur la narration en bande dessinée. Outre le soin remarquable qu'il apporte à l'illustration de cette partie théorique, par des références de circonstance à la production hergéenne qui fait figure de degré zéro du langage B.D., il y a le souci de vérifier le potentiel d'originalité narratrice de la bande dessinée contemporaine. Pour ce faire, le critique a choisi un auteur que l'on a l'habitude de situer parmi les héritiers de la "ligne claire", André Juillard, et que l'actualité B.D.
a remis à l'honneur lors de la prépublication du Long voyage de Léna (dans Bo Doï, de juin à septembre 2006). Mais c'est à une production plus ancienne... revenue un peu au devant de la scène en automne 2005, que s'est intéressé Lavanchy : Le cahier bleu, scénarisé et dessiné par André Juillard (chez Casterman, en 1994). Le moins que l'on puisse écrire, c'est que le choix est heureux. Pour qui veut étudier les procédés de focalisation liés aux deux niveaux narratifs complémentaires de la bande dessinée (monstratif et scriptural), Le cahier bleu, comme l'annonce métonymiquement le titre de l'album, propose un enchâssement de récit et de narration dont les effets s'avèrent décisifs tant pour les personnages que pour le spectateur/lecteur de leurs aventures.