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Ni fruit du hasard ni nostalgie heuristique, la psychologie politique ré-émerge par nécessité. Ce véritable paradigme perdu des sciences humaines et sociales (SHS) risque d'étonner certains lecteurs et même de gêner quelques spécialistes qui ont construit leurs domaines de compétence sur les fondations et les décombres des savoirs psychologiques anciens, à des époques où le savoir formait un tout et où la spécialisation n'avait pas l'importance qui lui est accordée aujourd'hui.
Certes, il y a une raison de fond : la psychologie politique est associée depuis belle lurette aux temps de crises. Cela explique sa réapparition récente et le besoin d'explorer à nouveau les thèmes qui la caractérisent le mieux. Même si la discipline est restée en sommeil si longtemps, et malgré le vide épistémologique, les inquiétudes des hommes et les vicissitudes de la modernité réclament de rebâtir à nouveau ce lieu de dialogue et d'échanges au moment où la globalisation provoque une généralisation de la crise.
La psychologie politique - rappelons-le - n'a jamais cessé d'être mêlée à l'histoire des hommes et de leurs actes. Son territoire reste ainsi une terre de mission et un continent de connaissances où les discours idéologiques et scientifiques posent des questions au rythme des enjeux de notre temps et de tous les temps.