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Extra-muros, récit pour une bonne part autobiographique, met en scène le quotidien d'un jeune surdiplômé (Gérard Levant) soumis aux affres de la précarité en banlieue parisienne. On y trouve pêle-mêle une litanie de petits boulots minables, des entretiens ANPE qui s'enchaînent et ne mènent à rien, des visites impromptues de l'huissier, la déprime du soir dans une cellule HLM collée à la francilienne ; sans oublier le pic de l'absurde : des repas au sucre, régime alimentaire dicté par des fins de mois difficiles - preuve qu'en banlieue, le tragique et le comique vont souvent du même pas et qu'ils tiennent ensemble à la manière du saucisson et de sa rondelle.
Mais attention ! Tout n'est pas noir en bordure de Paris, les consolations existent : les doux échanges amoureux avec Yasmina dans la petite cabane en bois du Jardiland de Corbeil-Essonne, les baby-sitting improvisés avec le bout d'chou des voisins occupés par une livraison urgente de stupéfiants, les cross dès l'aube pour vider l'esprit, les envols sur le périph' dans la Talbot avec Bouba et les autres.
Extra-muros met un contenu sous le mot de banlieue et se révèle un témoignage irremplaçable et implacable, écrit sous la puissance de la haine et de l'ironie par un jeune auteur de 28 ans à qui la pauvreté et les CDD ont tenu lieu de jeunesse.