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Face à la gravité des épreuves démocratiques, écologiques et sociales, les pratiques de recherche en sciences sociales doivent elles aussi se réinventer. Cet enjeu n'est pas l'affaire des seuls universitaires, mais de toutes les personnes qui tentent des alternatives et se mobilisent contre les inégalités et les injustices. Que peut-on espérer d'une recherche en science sociale ? Comment concevoir un "faire recherche" qui soit au rendez-vous des luttes et des mobilisations, qui contribue au développement des communs et qui renforce le pouvoir d'agir des collectifs concernés ? En chroniquant et en analysant ses propres engagements de chercheur, l'auteur défend une pratique de recherche qui soit elle-même en expérimentation, qui s'exerce en étroite coopération avec les personnes impliquées et qui se développe au coeur des milieux de vie et d'activité.
Il inscrit son travail dans une perspective de recherche-action radicale et d'éducation populaire politique qui se traduit par : la liberté de mener l'enquête (de faire recherche) reconnue à toutes et tous ; la légitimité accordée à chacun et chacune de faire valoir ses connaissances et expertises à propos d'enjeux qui le concernent ; le droit établi pour toutes et tous de porter sa parole, de faire récit de son expérience et de pouvoir les partager ; le respect dû à chacun et chacune de pouvoir énoncer son savoir, son expérience et ses choix dans le langage qui convient au groupe intéressé et de pouvoir les dire et les écrire avec "ses" mots.
L'auteur prend appui tout au long de ses chroniques sur les recherches-actions et recherches-créations qu'il engage dans des quartiers populaires, en complicité avec des collectifs d'habitantes, des activistes et des intervenantes du domaine social, urbain et culturel. En plaidant pour une science sociale qui tente et se risque, il rappelle la nécessité de défaire les privilèges de statut et de condition pour tendre vers un "faire recherche en commun", éprouvé par les expériences du quotidien.