Qu'est-ce donc pour nous que la poésie - cri, prière, acte magique ? Qu'importe ! Que celui pour lequel elle est un cri, crie ! Qu'il prie, celui pour...
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Qu'est-ce donc pour nous que la poésie - cri, prière, acte magique ? Qu'importe ! Que celui pour lequel elle est un cri, crie ! Qu'il prie, celui pour lequel elle est prière ! Et qu'il se fasse sorcier, voyant, ou prophète, celui qui y voit un acte magique ! Mais avant tout, que le poète ose ! Qu'il descende, des catégories de sa pensée, dans les catégories de sa propre vie.
Rédigé en 1938, cet essai, dont le titre souligne d'emblée de la poésie radicale, est destiné à défendre la cause de la poésie que Fondane juge particulièrement menacée au moment où les poètes eux-mêmes manifestent une " conscience honteuse " et sacrifient sur l'autel de la connaissance et du devoir. Toutes les réserves formulées par Fondane - du romantisme allemand aux procédés surréalistes - lui sont dictées par ce constat que l'on accorde plus de prix à l'esprit pur qu' à l'homme de chair et de sang.
Le poète ne doit-il pas revenir aux sources mêmes d'un monde qui n'a pas livré ses mystères et dont il est témoin parmi les hommes ?