Le colloque international tenu à Marrakech du 16 au 18 décembre 2002 portait sur l'interdépendance entre l'action des femmes, le patrimoine et la démocratie. Le patrimoine est constitué d'un ensemble d'éléments matériels et immatériels, d'ordre culturel, chargés de significations multiples, à dimension collective, et transmis de génération en génération. La notion englobe aussi l'ensemble des traditions, des habitudes et des coutumes c'est-à-dire le patrimoine intangible ou vivant. Le musée est par excellence son lieu de conservation et de diffusion. Les femmes sont détentrices d'une importante richesse culturelle attribuable à la tradition orale, mais cet élément n'a été que très peu collecté et conservé par les musées. Il s'agit de les aider à conserver, transmettre et valoriser ce patrimoine. La culture tend à être reconnue comme un élément du développement, or les femmes sont parties prenantes de la culture. Même si ce rôle social de transmetteur de l'identité culturelle ne semble pas déterminer une reconnaissance sociale, il faut déterminer quels savoirs transmis par les femmes contribuent au développement de la collectivité. La valorisation des savoirs et compétences féminins et l'établissement des politiques culturelles peuvent être un outil de la reconnaissance de l'égalité des sexes. L'édification d'une culture de la paix est un processus qui va au-delà de la recherche d'une fin de la guerre. Il faut créer les conditions favorables à la coexistence pacifique de différents peuples, au développement durable et à l'égalité. Le soutien et la participation de tous, hommes et femmes, à ce processus démocratique est nécessaire. Mais les femmes sont reconnues comme plus à même de transmettre les valeurs de la culture de la paix ; elles ont donc leur place aux tables des négociations comme cela s'est fait à l'occasion des grands rassemblements autour des problématiques de la culture de la paix et de l'égalité. La conférence panafricaine des femmes pour la culture de la paix à Zanzibar en Tanzanie en mai 1999, en a été un bon exemple. Le colloque de Marrakech a réuni ministres et anciens ministres africains des droits de l'homme et de la culture ainsi qu'un certain nombre d'experts du monde.