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Dans le triptyque ouvert par Réduction et donation (1989),
assuré dans Etant donné (1997) et complété avec De Surcroit
(2001), nous avons procédé assez globalement pour qu'on
nous permette ici de rassembler après-coup certains des
travaux préparatoires. Cette nécessité parut encore plus
exigeante lorsqu'il se fut agi de prolonger la phénoménalité de
la donation par la description du phénomène érotique (Le
phénomène érotique, 2003) ou de l'appliquer
herméneutiquement à une oeuvre théologique (Au lieu de soi.
L'approche de saint Augustin, 2008). Ainsi reconnaîtra-t-on ici
des recherches historiques sur le dépassement de l'horizon de
l'objectité du phénomène imposé par la notion, nécessaire
mais d'abord incomprise, de donation, où Husserl et Heidegger
ont repris et enfin abordé de front ce qui, pour l'Ecole de
Marbourg et tous les néokantiens, restait une pierre
d'achoppement. Puis on trouvera deux moments d'une
discussion avec Emmanuel Levinas, commencée dès L'idole et
la distance (1977) et les Prolégomènes à la charité (1986) mais
restée en suspens, sur la légitimité de recourir à l'amour
comme un concept.
Deux autres débat furent aussi essentiels,
tant Henry et Derrida ont conduit plus avant dans la
compréhension des questions de l'invisibilité phénoménale et
de l'impossibilité comme une ouverture. Enfin les trois
dernières études, en discussion serrée avec tous, fixent l'accès
au soi par autrui, l'émergence du tiers comme second autrui
accomplissant l'évasion hors de soi, et à la fin l'irréductible par
excellence, celui que toute réduction atteste négativement.
Ces
essais attestent cependant beaucoup plus que leurs résultats. Ils
témoignent à leur manière d'un privilège remarquable de la
tradition, désormais séculaire de la phénoménologie : sa
capacité de développement cumulatif.