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Fils du Martel explore l'inexplorable : la vie d'un roi qui régna au plus sombre, peut-être, des siècles réputés " obscurs " du Moyen Age, dont la mémoire collective ne retient guère que le nom, " amusant ", et l'histoire savante quelques bribes très tôt momifiées ; encore ne s'agit-il pas de cet objet considéré dans son ensemble, mais de sa première tranche exclusivement, entre toutes la moins exposée aux regards mnémogènes du dehors, celle dont les confins sont fixés, peu ou prou, par le cercle familial.
Un redoutable défi, donc, qui oblige à échanger la focale emblématique de l'historien, macroscopique, pour un instrument capable de pénétrer les profondeurs.La naissance de Pépin est évoquée à travers la Vie méconnue de l'abbé Ermin de Lobbes. Son nom et celui de son père, caractéristiques de la dynastie, conduisent à en repenser radicalement les origines. Celles de sa mère sont également scrutées et sa parentèle enrichie de membres " inédits ".
L'éducation du jeune prince est abordée sous deux angles : celui du contexte, grâce, essentiellement, à des sources provenant de Saint-Denis, et celui du " programme ", prétexte à examiner sur nouveaux frais la délicate question de l'analphabétisme des premiers Carolingiens. Enfin, l'" adoption " par Liutprand, roi des Lombards, donne lieu à une enquête sur le texte, un court chapitre de l'Historia Langobardorum de Paul Diacre, et à une autre, en parallèle, sur les rites et cérémonies qui scandent la croissance masculine, altérant ses signes les plus visibles—la barbe et les cheveux.