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La dévoration sous sa forme cannibale est un motif récurrent chez les psychanalystes et les religieux. Ses expressions culturelles plongent leurs racines dans l'infantile et prennent en charge le pulsionnel sauvage. Vingt-sept psychologues, anthropologues, philosophes et théologiens abordent cette thématique pour mettre au jour les nombreuses variations de ce motif. Dans une première partie, ses nombreuses expressions sont repérées dans des mythes, des contes et des comportements pathologiques, où il est question d'ogres, de sorcières, de mères destructrices, d'inceste, de mélancolie, d'anorexie ou de boulimie.
Avec son rite central de l'Eucharistie, le christianisme répète symboliquement une forme de cannibalisme avec la perspective d'une régénération. Dans une deuxième partie, plusieurs auteurs décortiquent une pratique sous l'angle théologique et psychologique pour signifier notamment l'importance de l'oralité dans toute dynamique communautaire. Un troisième moment de l'ouvrage reprend ce diagnostic pour souligner à plusieurs voix que la dévoration est constitutive du lien social.
C'est ce qu'illustrent à l'excès ou métaphoriquement deux films caractéristiques, La Grande Bouffe et Le Festin de Babette, analysés en conclusion de ce volume qui se laisse lui-même dévorer.