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Après un premier recueil, publié en Algérie en 2003, Habiba Djahnine revient à la
poésie en femme apaisée, combative et lucide. Dans ce livre écrit directement en français,
ce n'est pas la guerre civile qui est évoquée mais le temps d'après la guerre, le corps sorti
des décombres de l'histoire, l'amour retrouvé, dans un monde voué à la reconstruction des
autres et de soi. « J'éloignerai la guerre et l'identité / Je construirai les fragments de la
maison », écrit-elle.
Et d'ajouter, quand l'exil devient voyage : « Tu m'attends sur l'autre
versant de mon crépuscule ». D'Alger la belle aux sables du désert, Habiba Djahnine écrit
de la poésie comme on construit une maison : avec ses nerfs, avec ses rêves, pour refuser
« l'alphabet de la peur », le regard constamment rivé à la ligne d'horizon.