C'est à partir de ces mois-là qu'on a commencé à fusiller des troupiers pour leur remonter le moral, par escouades, et que le gendarme s'est mis à...
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C'est à partir de ces mois-là qu'on a commencé à fusiller des troupiers pour leur remonter le moral, par escouades, et que le gendarme s'est mis à être cité à l'ordre du jour pour la manière dont il faisait sa petite guerre à lui, la profonde, la vraie de vraie. La scène se passe quatre semaines après le début de la guerre et c'est Louis-Ferdinand Céline qui la raconte (Voyage au bout de la nuit, 1932). A l'époque, personne n'ignore la vérité. Mais, depuis Bardamu, on a récrit l'histoire. Et s'il est aujourd'hui question de mutineries, d'exécutions massives et de fusillés pour l'exemple, l'action se passe toujours en 1917 sur fond de guerre lasse et de contamination révolutionnaire. Ce livre revient sur la chronologie singulièrement distordue de ces sentiers de la gloire. A partir de sources neuves, il démontre comment une justice d'exception s'est enclenchée dès avant la Marne, dans les tout premiers mois de la guerre. Encouragé par l'exécutif, soutenu par le politique, ce blanc-seing donné à l'armée allait pulvériser le droit au nom d'une sanglante justice de l'honneur. Couronnement d'une vie consacrée à la chose militaire, l'ouvrage du général André Bach va durablement marquer l'historiographie de la Grande Guerre. En détaillant un à un les dossiers de ces Poilus de la honte, en recoupant sources et données, l'ancien chef du Service historique de l'armée de terre décrit la guerre à l'état brut, dans sa violence nue. Un livre gênant mais nécessaire.
Sommaire
De l'indiscipline en général
Une différence de potentiel humain lourde de surprises désagréables
Les mentalités avant la guerre : un monde très complexe
Les sentiments mêlés devant la guerre qui s'annoncent
Qu'en était-il de la valeur du haut commandement en France et en Allemagne ?
La justice militaire : une institution imbriquée dans l'histoire politique de la France
A la patrie en danger, il faut une justice de terreur
Carte blanche donnée au commandemnt militaire
Un été meurtrier
La mort pour les lâches qui se mutilent !
Octobre 1914 : le mois des executions
La justice d'exception s'installe
L'année 1915 : la guerre sans fin pour tout horizon