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"Seul importe ce soir de retrouver assez de calme et de silence pour faire place - toute sa place - à ce que le bruit et l'agitation de la journée ont chassé ; pour que se risque hors de sa retraite cette part de soi si farouche, si secrète qu'elle ne livre jamais que des bribes, presque inaudibles, trop rares pour souffrir quelque inattention. Bribes erratiques, fugitives, indices de la piste à suivre dans une forêt profonde où se cache le temple cherché.
On en apercevra un pan de mur, une tour, au mieux l'entrée mais le sanctuaire - le centre - y pénètre-t-on jamais ? " "Il m'importe seulement de soulever ici un peu de la poussière déposée sur mon chemin, d'en regarder les grains légers briller à travers les rayons de la mémoire, comme dans la lumière d'automne entre les grands fûts, les moucherons d'or". Dans l'apparente simplicité de son écriture Béatrice Marchal sonde ici, avec une émotion pudique, les profondeurs de l'intériorité humaine.
Comme elle le fait en poésie.