De son métier dessinateur pour textiles, Marcel Jean (1900-1993), peintre, poète et essayiste, fut un membre actif du mouvement surréaliste de 1932 à 1951. Il prit part à ses diverses manifestations, signa de nombreux tracts, fut comédien dans le groupe Octobre (Prévert) et Le Diable écarlate de Sylvain Itkine qui monta Ubu enchaîné d'Alfred Jarry. Ses dessins (Mourir pour la patrie, 1931, édité en 1935), ses objets, Le Spectre du Gardénia (1936), L'Arbre à tiroirs (1942), L'Armoire surréaliste (1942), ses décalcomanies en collaboration avec Oscar Dominguez (Grisou, 1936, édité en 1990), ses flottages et ses peintures en font l'un des plasticiens les plus talentueux du mouvement. Bloqué en Hongrie de 1938 à 1945, il y fit la connaissance d'Arpad Mezei, psychanalyste, psychologue, graphologue et alchimiste à ses heures perdues, avec qui il élabora la première interprétation de Maldoror (1950), reprise et complétée dans leur édition des Œuvres complètes de Lautréamont (1971), la présente Genèse de la pensée moderne (1950) et l'irremplaçable Histoire de la peinture surréaliste (1959). Marcel Jean a publié, seul, une Autobiographie du surréalisme (1978) et sa propre biographie, Au galop dans le vent (1991).