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La littérature m'avait, des années durant et soir après soir, tenu
lieu de drogue révulsive pour atténuer l'ennui né d'une vie
professionnelle subie plus que choisie. Lorsqu'un beau jour
surgit Giono, dont je dévorai l'oeuvre avec avidité et dont, au
détour d'un livre, je lus et relus cet apophtegme "Dites-moi
que nous allons être heureux "tous ensemble", je fuis
immédiatement du côté où j'ai des chances de pouvoir
m'occuper moi-même de mon bonheur personnel." Il venait de
mettre entre mes mains le drapeau de la liberté, faisant de moi
une manière de Gavroche aux tempes grisonnantes lancé sur le
chemin qui replace l'homme sur sa courbe originelle au sein de
la nature.
Oui, ma dette est immense envers le petit "djiono"
enfant d'immigré italien devenu le grand Giono qui para la
littérature de couleurs inégalées et, en même temps que le
drapeau de la liberté, me mit en main le stylo du bonheur, me
lançant sur ses pas, du Morvan à Manosque, en passant par le
Trièves et La Chapelle-du-Mont-du-Chat.