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Graecum est, non legitur : " C'est du grec : on ne lit pas ". Cette mention marginale, dans quelques manuscrits médiévaux, illustre la méconnaissance d'une langue dont la maîtrise apparaissait comme une nécessité aux doctes du monde antique. A travers l'histoire d'un oubli général, mais aussi relatif, inégal et inavoué, c'est toute l'évolution de la culture médiévale qui se dévoile ainsi, jusqu'à la grande floraison du XVIe siècle, qui doit tant à Budé (1468-1540), immense érudit et apôtre infatigable de l'hellénisme.
Portant sur douze siècles, l'enquête ne prétend pas à l'exhaustivité. Quelque lacunaire qu'elle soit, la documentation sur l'étude du grec dans la France médiévale n'a pas été exploitée à fond, et il manque encore en la matière une synthèse ambitieuse qui mette à jour la courageuse enquête conduite en 1848 par un Renan de 25 ans, et publiée (telle quelle) seulement en 2009. En dépit (ou en raison) de cette absence de panorama scientifique actualisé, l'auteur du présent ouvrage avait eu l'audace de donner aux Publications de l'université de Provence, en 2008, l'esquisse d'un pareil bilan.
Six ans plus tard, Grec langaige n'est pas doulz au François reprend, développe et approfondit l'examen. S'il suit l'architecture du petit vademecum de 2008, exception faite des deux derniers chapitres, il en double le volume et en remanie profondément la forme et le fond: le contenu a été retouché, corrigé et souvent développé, la bibliographie complétée et le nombre de pièces justificatives augmenté.