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J'ai vécu la fin d'une époque, la mort d'un milieu paysan plusieurs fois séculaire. En moi circulent les valeurs des croquants fiers et généreux, des Doublauds à la forêt malsaine ; ses sorciers, ses fièvres... Tout ce monde décrit par Eugène le Roy dans l'ennemi de la mort ou Jacquou le Croquant. J'ai construit ma personnalité sur ces valeurs, j'appartiens à ce monde. Les changements brutaux de la société m'ont conduit sur une autre voie, celle de l'enseignement.
J'ai vécu jour après jour, les changements d'un monde, la mort d'un autre. Cela m'a marqué à jamais ; des interrogations restent aujourd'hui encore sans réponses. Alors j'ai suivi le mouvement, mais au fond, je suis resté un marginal, un homme choqué par ces valeurs s'écroulant une à une, ne se reconnaissant pas dans celles des autres, mais les acceptant. J'ai écrit pour me reconstruire après quelques échecs, mais aussi parce que j'ai souhaité retrouver ma véritable identité.