Selon Thomas Hobbes, l'homme est fondamentalement un être de désir. Cela veut dire qu'il est un champ de forces variables, traversé de puissances pouvant...
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Selon Thomas Hobbes, l'homme est fondamentalement un être de désir. Cela veut dire qu'il est un champ de forces variables, traversé de puissances pouvant s'affronter durement et provoquer de graves délitements des dimensions temporelles. Il s'agit dès lors, dans la composition des puissances humaines, de parvenir à l'équilibre qui soit le meilleur possible. Mais cela implique aussi toujours que le déséquilibre puisse l'emporter : lorsque l'homme ne parvient pas, ou plus, à organiser une gestion rationnelle de ses puissances dans le temps, l'emprise d'une passion particulière et exclusive le faisant sombrer alors dans la folie. Pour Hobbes, le " séisme " de la folie n'ouvre certes aucun accès au sujet pour découvrir une vérité sur lui-même ; c'est toutefois le déséquilibre, et lui seul, qui fournit la lumière adéquate permettant de comprendre comment peuvent se réaliser les conditions de l'équilibre. A ce titre, la folie est alors peut-être le centre véritable de l'anthropologie hobbesienne. Le reconnaître doit conduire à lire à nouveaux frais les principes directeurs de la philosophie politique du " Monstre de Malmesbury ", notamment en ce qui concerne la docilité attendue des hommes, docilité entendue au double sens de la capacité à apprendre et de la capacité à obéir à la loi.
Sommaire
LE DESIR ET LE CALCUL DE LA PUISSANCE
Les " verres grossissants " de l'amour-propre et les " verres prospectifs " de la science morale et civile
Gloire, vaine gloire et conflit
Désir, amour de soi et amour de la puissance
Confrontation (1), La " sagesse égoïste " (wisdom for a man's self)
L'amour-propre, les lois de la nature et l'état de " société "
Confrontation (2), " Amour-propre " (self-liking) et " amour de soi " (self-love) selon Bernard Mandeville
LES PATHOLOGIES DE LA PREVISION : LE REGARD ET LE CRI DES FOUS
Le désir de puissance, les passions et les folies
Les excès de la vaine gloire et les démences de la rage
Les excès de l'abattement et les démences de la mélancolie
Les faux prophètes et les démences du langage
Folies individuelles et folies collectives, De l'inspiration à la conspiration
La constitution d'une nosologie politique
LE SUJET DE LA DOCILITE
Guérir
Obéir
Instruire
Apprendre
Hobbes, " mythologie politique ", L'interprétation de Carl Schmitt (1)
Léviathan, une " machina machinarum ", L'interprétation de Carl Schmitt (2)
Agrégé et docteur (Prix John Jaffé 2006 de la Chancellerie des Universités de Paris), Dominique Weber est professeur de philosophie en Première supérieure (Lycée Jules Michelet, Vanves).
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