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Chaque parcelle de l'île est visitée, touchée, humée ; il s'en imprègne, caressant le fût des arbres, appréciant la rugosité ou la douceur de chacun. Allongé dans des litières de mousse, il regarde l'infiniment petit passer devant ses yeux, les insectes, nullement dérangés par sa présence, poursuivent une route connue d'eux seuls. Les odeurs l'enivrent : le parfum douceâtre et gorgé d'humidité du lichen, les effluves de vase lorsqu'il longe les rives, les senteurs fortes des coulemelles qui poussent en groupe dans des percées de lumière.
Immobile, il observe les oiseaux durant de longues heures, les rouges-gorges sont les moins craintifs. Adossé à un tronc, il devient prolongement de l'arbre, les mains enracinées dans la terre molle de l'île.