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Ce livre est un violent plaidoyer pour Cuba, une analyse caustique du régime castriste, de ses effets corrosifs sur des millions de personnes, de son désastre incommensurable qu'attestent les exodes massifs, suicidaires. Il raconte l'abolition d'une île, anéantie par un pouvoir qui se prétend éternel. Depuis sa caméra dense emplie d'échos, J'attends la nuit pour te rêver, Révolution, fait éclater l'ambition dépourvue de créativité qui résume la sécheresse du système, la fragilité des espaces auxquels se réduit l'exil, la déambulation de l'exilée à l'intérieur de ces espaces.
Fiction autobiographique, essai, récit romancé ? Peu importe. Son intention n'est pas de s'enfermer à l'intérieur d'un genre, mais de découvrir une langue de feu qui puisse à son tour élucider et démanteler tous les recoins de la dictature. Son style à "jet continu", incantatoire, poétique, métaphorique, âpre, sans pitié ni complaisance, emporte et étourdit le lecteur jusqu'à la fin où le pouvoir se désagrège dans une atrophie semblable à celle de tant de vies à la dérive.
Ecriture de l'exil assumé par l'écrivain comme un défi, défi considéré comme une arme anti-pouvoir capable de l'ébranler.