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Ethnologie du proche. Le syntagme semble résonner avec un écho d'autant plus fort que tout apprenti ethnologue se frotte très rapidement à ce qui, avec le terrain, demeure l'un de ses marqueurs au-delà des lignes de faille propres à toute discipline : la question de l'altérité/altérisation et, ce faisant, celle de la juste ou de la bonne distance entre les acteurs en situation ethnographique. Renvoyant explicitement à une inscription spatiale ou à une proximité sociale, le qualificatif de proche suggère tout autant, plus ou moins implicitement d'ailleurs, le "grand partage" disqualifié scientifiquement mais demeuré sous-jacent.
Communément admises, ces deux acceptions plaident ainsi, à première vue, en faveur d'un potentiel d'efficacité d'une expression gagée sur l'apparente simplicité d'une évidence. Possiblement investie de cette double identification qui offre de jouer sur le registre habituel des oppositions et des complémentarités — l'ethnologie du proche comme ethnologie en France et de la France, et par extension en Europe de l'Europe / l'ethnologie du proche comme antonyme des ethnologies appliquées aux ailleurs ou en leur provenance —, elle a été nourrie de sollicitations variées : soit qu'on l'utilise aux fins de distinguer dans la trajectoire d'un de ses acteurs une appropriation du terrain métropolitain après son détour par le lointain, soit qu'on l'invoque pour cadrer et borner, souvent a minima, le périmètre d'un "chez soi" promu à travers des objets donnés pour familiers et les regards, forcément distanciés, qui leur sont apportés.
Cet ouvrage collectif n'a d'autre ambition que celle de mettre à l'épreuve une expression (ethnologie du proche) à partir de trois entrées : savoirs, institutions et pratiques.