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La proposition était inédite, voire osée, et réellement tentante pour les éditeurs que nous sommes. Un ensemble de poèmes presque tous rédigés à la première personne du singulier et, cependant, tournés vers les autres et dont le sujet central est l'atelier d'écriture. Jean-Marc Flahaut, en effet, nous offre ici une suite de textes pour la plupart écrits "en atelier" , ou une fois les séances terminées.
On comprend, dès les premières pages du recueil, que l'auteur a une pratique et une expérience de la "chose" publique, et qu'il gagne le plus souvent sa vie sur le terrain, en situation. Bien sûr, à la lecture de ce court recueil, on finit par admettre que son titre sonne un peu comme une provocation. Il fallait donc s'y risquer, et Jean-Marc Flahaut n'a pas hésité à entrer, avec ses mots à lui, avec les mots des autres, dans le vif du vivant qui, pour l'occasion, ressemble de très près au vif du sujet.
Il y a, dans les pages qui composent ce recueil original, de l'humour, c'est entendu, et de la dérision. Mais on y retrouve aussi, parfois, des accents plus pathétiques ainsi que le sens du tragique. L'exercice était périlleux, mais Jean-Marc Flahaut est parvenu à ses fins en repoussant, page après page, ses propres limites. Lui qui, habituellement, déjà triomphe dans la narration et la fiction, n'a pas ménagé ses efforts pour atteindre l'objectif qu'il s'était fixé.
Celui de rendre compte, avec authenticité, des situations rencontrées. Une fois la lecture achevée de Je n'aime pas les ateliers d'écriture, on a du mal à continuer de croire que c'est vrai, que Jean-Marc Flahaut déteste ça, cet exercice où il réussit, avec délicatesse le plus souvent, à faire naître, chez l'autre, le goût du risque et de l'émotion... ainsi que le souffle du poème ! Thierry Renard, responsable littéraire des éditions La passe du vent