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"Jeune fille vue de dos" est le premier roman d'une jeune femme perdue. La narratrice a les qualités et les défauts des jeunes filles de sa génération. Elle a la culture. Les études. Les parents. Un appartement. La liberté. Alors que la vie semble bien remplie, remonte à la surface ce sentiment de vide. La jeune fille décide d'écrire. Elle observe, transcrit les moindres faits vécus, témoigne de son quotidien et surtout de ses hésitations.
Elle note cette impossibilité. "Je n'arrive à faire face à rien. On ne peut me voir que de dos. C'est le journal de cette incapacité. Un ami m'a poussée à l'écrire. Il y a chez moi cette impossibilité d'agir, comme si j'étais allergique à tout ce qui pourrait m'engager dans quelque chose. Si je m'envole souvent c'est pour être sûre de retomber sur la tête. De toute façon, il ne se passe rien avec moi.
Je dois avouer que je ne suis plus une jeune fille, même si je ne parviens pas à être autre chose". Tout le récit va dans le sens de cette "terrible insécurité de la vie intérieure" . Elle voyage, écoute de la musique, dévore les livres, rencontre des amis, boit et danse. Elle écrit, par petites touches brusques, des phrases concises qui dévoilent ce regard irrévérencieux sur le monde. Quelle drôle de façon de se raconter, sans donner à voir son visage ! Céline Nannini met sous nos yeux cet itinéraire de jeune fille.
Belle. Pressée. Insouciante. Inconfortable dans les idées bien tournées. Elle file à vive allure à travers les paysages, sans laisser de traces. Une belle traversée littéraire nous est offerte dans ce premier roman, curieux, éblouissant d'une jeune fille dont on n'aperçoit que le dos.