En cours de chargement...
Seul devant mon ordinateur le matin, après avoir pris mon petit déjeuner, j'ai le sentiment d'être sur le balcon d'une immense maison imaginaire, en train de regarder de haut, la minuscule vie d'en bas. Cette distance me fascine et pourrait devenir obsédante si j'étais seul et sans autre activité professionnelle. Je profite donc de cette solitude secrète pour utiliser le microscope de mon imaginaire.
Dès que je sens que le grossissement devient flou, j'arrête, je quitte le balcon, et en général cette sensation coïncide avec le réveil progressif de la maisonnée. Je me dis alors que c'est un signal, qu'il ne faut pas que j'insiste, la netteté reviendra plus tard. C'est seulement l'appel de la vraie vie qui me fait signe et rien d'autre. Sinon je ne serais rien qu'un minuscule insecte à la fenêtre.
(...) (Thierry Radière, 22 janvier)