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Où il apparaît que l'auteur a fait ses classes à l'école du doute. Les beaux esprits, optimistes forcenés, habillent la réalité à leur manière. Certains croient connaître le cœur humain comme leurs poches, mais leurs poches sont trouées. Pourquoi ne pas exprimer la désillusion ? La désillusion n'est-elle pas revigorante ? Pour donner force à ce paradoxe, Xavier Touzery s'est forgé une langue à la pratique des moralistes du Grand Siècle, il a usé du paradoxe, de l'ironie, du rire ; il a fui le bavardage, le développement inutile, la cohorte des adjectifs insignifiants et parasites.
Il a fait court par nécessité. Si la palette de ce livre comporte peu de couleurs claires, n'y voyez pas une quelconque concession à un penchant pour la mode. Loin de tout dogmatisme, de tout recours complaisant à un pessimisme très sollicité, le ton très intime de ces textes esquisse l'évocation douloureuse, pudique cependant, d'expériences personnelles. La foi est invitée, ainsi que l'indifférence et Mozart, mystère parmi les mystères ; enfin le texte s'allège, quand il le faut, d'un sourire libérateur.
Malgré son réquisitoire motivé contre l'espoir, l'auteur ne désespère pas de voir se manifester la Présence, indéfinissable par essence, dont la trace reste perceptible pour qui sait la trouver sur les chemins de traverse.