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Les travailleurs sociaux sont de plus en plus souvent confrontés à la souffrance psychosociale des personnes qu'ils accompagnent. Cette souffrance qualifiée de " détresse psychosociale " par l'OMS relève plus du domaine de la santé mentale que de la psychiatrie dont les services sont de plus en plus réticents à prendre en compte cet aspect de la santé. De leur côté, les travailleurs sociaux se sentent peu soutenus par les équipes spécialisées.
Cette dimension de la santé mentale constitue de ce fait un véritable " angle mort " de la santé publique. Ce texte se situe dans cette perspective de soutien : donner des repères de la clinique psychosociale aux travailleurs sociaux qui veulent davantage s'investir dans le domaine de la santé mentale et proposer des modalités d'accompagnement des personnes en situation de précarité. Il propose des outils de travail dans le domaine de la santé communautaire afin que les travailleurs sociaux de première ligne puissent s'intégrer dans un travail de réseau d'accompagnement psychosocial.
Il définit la notion de souffrance psychosociale en décrivant d'abord les causes sociales du trouble mais aussi les causes sociétales de crises générales des valeurs dans les sociétés occidentales. Il aborde la symptomatologie spécifique des " troubles miroirs " dans leur cercle vicieux d'aggravation des symptômes. Il délimite les places réciproques du champ psychiatrique et du domaine de la santé mentale et en pointe les limites par rapport aux champs politiques et économiques.
A partir du concept d'autonomie, il propose des pistes d'accompagnement psychosocial en les replaçant dans les pratiques globales de santé communautaire. Chaque professionnel peut ainsi prendre soin des usagers tout en restant dans son cadre professionnel et dans les limites de la relation d'aide qu'il peut proposer. Il s'agit de faire autrement avec les ressources disponibles.