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Antoine Fouquier-Tinville, né à Hérouël (Aisne), traîne sur l'Histoire une ombre de mort gluante depuis la chute du Régime de la Terreur. L'Accusateur public, le plus efficace qui fut, survécut à tous ses chefs hiérarchiques. Sauf un : Barras. Fourbe, cupide, girouette, ce dernier se débrouilla, une fois au pouvoir, pour que l'accusateur, nommé par Robespierre, devînt un faune révolutionnaire, dernier apparatchik de la Terreur pour le peuple excédé.
En fait Fouquier-Tinville a moins à se reprocher que les politiciens qui l'employèrent. Légaliste, applicateur méticuleux de la loi en vigueur, il ne fut pas un magistrat indépendant. Il courba l'échine devant les exigences de l'Incorruptible de peur de passer à son tour sur l'échafaud. Lors de son procès en 1795, le fonctionnaire zélé se défendit brillamment, arguant d'un argument choc qui allait servir les fonctionnaires de tous les régimes honnis : il avait agi légalement et sur ordre.
Fouquier-Tinville ne fut qu'un homme intelligent, agréable époux, bon père de famille, qui, par ambition, sans réfléchir à sa décision, mit un jour la tête dans un nid de frelons voraces. Voici ses dernières heures et la malédiction qui s'abattit sur les siens. Voici un petit pan de révolution que les commémorateurs officiels ont occulté.