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Depuis toujours, l'oseille n'a cessé de préoccuper les hommes. De Job à Rothschild, en passant par Crésus ou Judas, l'argent est le moteur de toute activité humaine. On le retrouve donc très présent dans ce livre sous ses diverses appellations les plus cocasses : pognon, braise, flouze, galette, fraîche, etc. L'impressionnant vocabulaire du corps humain participe également de la fonction purement festive de la langue verte.
Quand la calvitie devient une patinoire à mouches ou une boule de billard, et que l'oreille est comparée à un entonnoir à musique ou à une étagère à mégot (pour ceux qui y mettent leur cigarette), ce sont des métaphores qui sentent l'autodérision et sont dues à l'inventivité et à la fantaisie de l'homme de la rue ou du pilier de bar. Quant au truand, son vocabulaire est particulièrement riche quand il veut évoquer ses affaires louches en toute discrétion, par exemple quand le proxénète va "relever les compteurs"… La picole et la bouffe sont aussi des registres infinis d'expressions argotiques drôles et inattendue.
A noter quand même qu'à l'exception de l'eau (Château-Lapompe, sirop de parapluie, jus de grenouille, expressions surtout utilisées par sarcasme…), l'argotier use d'une grande modération pour évoquer les boissons non alcoolisées, réduites à la portion congrue ! Enfin, le parler des banlieues a aussi sa place dans ce guide ludique : "Après avoir tagué abribus et cabines téléphoniques, les jeunes scarlas vinrent faire un peu de toboggan au jardin public".