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Le monde dans lequel nous vivons est à la fois l'occasion et l'expression d'un art politique infiniment complexe dont nous ne percevons bien souvent que les manifestations les plis spectaculaires. D'après Nicolas Machiavel, la stupéfaction que suscite l'éclat d'un spectacle politique se départit rarement de l'ignorance qui entoure ses opérations souterraines. Ainsi l'intimité des arts de gouverner dans laquelle s'installe un rapport bien senti à la pensée du diplomate florentin permet de pénétrer, comme c'est le cas ici et pour la première fois sous cet angle, l'intuition, l'interprétation et la mobilisation su politique qui s'emploient en permanence à circonvenir l'indétermination du vivre ensemble à l'échelle des nations.
En effet, la fragilité politique du monde tient plus à la friabilité de sa constitution qu'à la conflictualité de ses constituants. Son caractère propre se découvre précisément derrière une inquiétante labilité des opérations de stabilisation, à laquelle il n'est possible de faire face qu'avec un sens premier du pouvoir, celui qui assure la maitrise du multiple et relie ses exceptions à cette fin.
En faisant des associations humaines sa matière, en pointant la source, la structure et les effets de la discorde entre les princes comme ses défis fondamentaux, l'art de mettre le monde en ordre dévoile une étonnante fécondité : la germination du génie propre à la conduite des affaires internationales. Le destin des nations, ainsi que ce qu'il y a autour et à travers, dépend, de ce point de vue, moins d'une addition des forces, que la différence des usages plus ou moins aboutis de ce génie machiavélien.