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Répondant à l'attente enthousiaste des lecteurs de Cent Ans de solitude, Gabriel Garcia Marquez donne huit ans après, en 1975, L'Automne du Patriarche, un roman sur la dictature, dans le droit fil du siècle solitaire, sanglant et tourmenté qui avait alimenté l'œuvre précédente. Recourant à la caricature, au délire verbal et à une bouffonnerie de toutes les pages, il nous brosse ici, dans une atmosphère de cauchemar et sous un ciel zébré par cette " méduse de clarté ", cette " mort géante " qu'est la comète, un père Ubu des Caraïbes, Goliath disgracieux, difforme, monstrueux, toujours chamarré de médailles et portant l'éperon d'or hérité de Christophe Colomb, même dans ses moments d'intimité, et toutes les fois que la Mort le saisit.
Car le tyran meurt souvent de sa fausse mort, mais c'est finalement, c'est heureusement, dans la chute des feuilles glacées de son automne qu'il disparaît pour tout de bon dans l'allégresse des cloches et des hymnes à la joie.