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Partout dans le monde, la télévision généraliste est en crise. Victime de la diminution générale de la consommation télévisuelle, son audience souffre de la concurrence des chaînes spécialisées et des nouveaux médias. La crise est aussi financière, du fait de l'insuffisance des ressources par rapport au renchérissement des programmes ; et elle se traduit par une crise d'identité, due à la mise en question des représentations sociales, des valeurs civiques et des pratiques professionnelles sur lesquelles elle s'est construite.
Enfin, la télévision généraliste traverse une crise de gestion, d'organisation et de créativité. Est-ce à dire que la télévision généra- liste est condamnée ? Telle est la question présidant aux dix études, portant sur divers pays et continents, sollicitées et réunies par Pierre Moeglin et Gaëtan Tremblay. Ces études sont nourries d'in- formations de première main, collectées et analysées par les meilleurs spécialistes.
L'impression qui se dégage du bilan auquel elles concourent est que, certes, la télévision généraliste change, mais qu'elle n'est pas près de disparaître, pour autant. Dans la plupart des pays, elle abandonne l'objectif qualitatif de la diversité pour l'objectif quantitatif de la moyenne ; quand elle est publique, elle tend à se replier sur ses missions culturelles et éducatives ; il lui arrive aussi de reporter (idéal généraliste, d'une seule chaîne à un ensemble de chaînes, dont la complémentarité répond à ses missions.
Ainsi la télévision généraliste s'adapte-t-elle au nouvel âge de l'audiovisuel. Aussi indispensable à nos démocraties qu'aux marchés des produits de masse, elle a encore de beaux jours devant elle.