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Les processus d'identification sont indispensables à la cohérence politique, économique et sociale de la vie commune. Les hommes doivent pouvoir être identifiés. Pourtant, ces processus servent souvent de procédures d'assignation, de domination et de discrimination. En témoigne l'actualité des parcours historiques inachevés de l'identité féminine, des peuples colonisés et de l'identité sexuelle. Le monde contemporain connaît un grand vacarme autour de la notion d'identité.
Le désir d'être soi-même perd l'individu dans un kaléidoscope de références identitaires : culturelles, sociales, politiques, nationales, géographiques, professionnelles, religieuses, personnelles ou collectives, ethniques, psychiques, sexuelles, virtuelles. A l'échelle des personnes, des communautés et des cultures, le phénomène de l'identité est celui d'une tension inévitable entre ce désir d'être soi-même et les identités d'attribution qui tendent à le figer, à l'aliéner, voire à le déshumaniser.
Le problème de l'identité est alors celui du maintien, au sein des mécanismes d'identification et des revendications identitaires, d'une puissance de vivre dans la fidélité à une identité commune dont le récit en cours d'écriture en appelle à l'avenir : l'identité humaine.