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Dans une période qui voit l'émergence progressive de l'individu, du sujet politique et de la figure de l'auteur, les femmes continuent d'être perçues et traitées comme des êtres essentiellement inférieurs et leur voix n'est guère entendue. Mais certaines d'entre elles se saisissent du genre nouveau qu'est le roman à l'époque pour s'exprimer. Les romancières engagent alors leur personne, car l'écriture n'est pas sans risque pour leur réputation ou leur survie sociale dans une société patriarcale.
Cet ouvrage ne vise pas l'exhaustivité, mais il offre un éventail très large de femmes écrivains connues ou moins connues, de la pionnière Mary Wollstonecraft à l'auteure canonique George Eliot, en passant par Sophia Lee, Clara Reeve, Ann Radcliffe, Mary Shelley, Jane Austen, Susan Ferrier, Harriet Martineau, Margracia Loudon, Elizabeth Gaskell, Charlotte et Anne Brontë. Il permet de lire comment certaines romancières subvertissent des formes prétendument conservatrices telles que le roman sentimental ou gothique pour donner une image différente de la femme, comment d'autres se servent du roman pour défendre des causes religieuses, sociales, voire politiques, et comment d'autres encore voient dans l'écriture elle-même un engagement, le moyen de s'écrire, de dire le monde ou de le transformer.
Ce sont ces romancières engagées qui ont par la suite inspiré bien des femmes écrivains et nourri nombre d'études féministes au delà des frontières de la sphère anglophone.