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(...) Les thématiques de prédilection déclarées de Corinne Héraud sont la nature et les sujets existentiels comme l'identité, l'image, la solitude. J'y vois aussi un profond et sensible attrait pour le mystère et la hantise. Sa geste est indéniablement pictorialiste. Héraud est une lointaine descen- dante de ce mouvement qui apparaît à la lisière du vingtième siècle et qui veut faire admettre la photographie au sein des Beaux-Arts.
L'intention des pictorialistes est de s'écarter de l'imitation mécanique pour - à l'aide de procédés, de recettes, de retouches, de cadrages, de gommages, d'effets de lumière, d'inventions : toute une alchimie technique -, donner à la photographie la forme d'un art à part entière, distinct et original. A l'heure du numérique, de la vulgarisation et du galvaudage de la photographie, cette quête d'une forme d'art photographique connaît une sorte de renaissance, un sursaut de dignité.
C'est dans cette quête artistique, dans ce mouvement de l'invention, que je situe l'oeuvre puissante et singulière de Corinne Héraud. (Denys-Louis Colaux)