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Expliquer la littérature par la société ou expliquer la société par la littérature ? Michel Houellebecq a choisi cette dernière voie en ouvrant des fenêtres sur les formes innombrables de vies humaines, sur une anthropologie du détail, sur les variations des expressions du sensible. Son oeuvre est une plateforme de forage sociologique du temps présent. Elle prospecte dans les strates profondes de notre société.
Les temps présents et les temps passés se trouvent soumis à une introspection systématique dans une forme fictionnelle froide et un style plat. L'apparente distance souvent désabusée, teintée d'une ironie assumée, ne pourrait en faire qu'une sorte de déambulation névrotique. Il n'en est peut-être rien. Houellebecq lit la société plus qu'il nous la fait lire. Il lit à haute voix et parfois il hausse le ton.
Il nous fait d'abord écouter pour ensuite entendre l'exactitude contre l'exemplarité. Peut-être aussi, à la manière de la littérature du XIXe siècle, définit-il des "types", comme des ensembles homogènes et des caractères singuliers placés dans des "scènes de la vie ordinaire" offrant ainsi aux lecteurs une grammaire de base pour déchiffrer et comprendre le monde tel qu'il est, tel qu'il pourrait être, tel qu'il ne sera jamais.